Anatomie
La tête
Bien qu’il semble afficher un éternel sourire, la face du dauphin est plutôt inexpressive. Le dauphin ne possède pas d’oreilles externes. On peut observer deux petits trous de part et d’autre de la tête, mais ceux -ci ne semblent pas faire partie du système auditif.
Chez la plupart des espèces, les mâchoires sont étroites et allongées, elles forment ce qui pourrait ressembler à un bec. Au dessus de la mâchoire supérieure se trouve le melon. C’est une importante masse de graisse qui contient une matière huileuse assez voisine de la cire.
La plupart des espèces de dauphins possèdent une dentition importante, souvent plus de 200 dents. Une des exceptions les plus remarquables est le Dauphin de Risso. Ce dauphin ne possède pas de dents sur la mâchoire supérieure et seulement 14 sur la mâchoire inférieure.
Sur le sommet de la tête, derrière le melon se trouve l’évent. Cette valve sous laquelle débouchent les deux narines permet au dauphin de respirer. Chez toutes les espèces, il est naturellement fermé, l’ouverture de l’évent est commandée par un muscle puissant. La trachée et l’œsophage sont complètement indépendants cela permet au dauphin de se nourrir sous l’eau sans se noyer.
La nageoire dorsale
La plupart des dauphins possèdent une nageoire dorsale dont la taille et la forme varient d’une espèce à l’autre. La nageoire dorsale ne possède pas de support osseux.
La queue
Deux nageoires forment la queue du dauphin. Celles- ci sont plates et horizontales. Dépourvues d’os elles sont constituées de tendons et de tissus fibreux. La queue fonctionne telle une puissante pagaie qui agitée de haut en bas par des muscles puissants, propulse le dauphin rapidement. Ces muscles puissants qui sont attachés très loin sur le dos du dauphin, nécessitent une fixation solide au squelette et notamment aux vertèbres. À cet effet, les vertèbres du dauphin sont dotées de longues épines.
Le système sanguin
Le système circulatoire du dauphin possède quelques particularités. L’un des traits les plus extraordinaires, c’est la présence de plusieurs filets de vaisseaux. Ces filets de minuscules vaisseaux protègent les organes vitaux de la pression de l’eau et capturent probablement les bulles d’azote qui se forment lorsque le dauphin plonge en eaux profondes.
Autre particularité notable, le système circulatoire participe à la régulation de la température du corps. Dans la nageoire dorsale et dans la queue, le sang chaud arrivant aux extrémités passe par des artères qui sont enveloppées par les veines qui assurent le retour. Ce système minimise la perte de chaleur. De même, il permet au dauphin de perdre la chaleur excessive provoquée par des efforts physiques intensifs. L’augmentation du flux de sang dans les artères provoque leur dilatation et la contraction des veines qui les entourent. Le sang est alors obligé de retourner par d’autres veines qui se trouvent à la surface de la peau, ce qui permet à l’excès de chaleur de se diffuser vers l’extérieur.
Le système respiratoire
Comme tous les mammifères, le dauphin tire son oxygène de l’air. Pour le dauphin, la respiration est un acte volontaire, alors que c’est un réflexe chez l’homme.
La communication
Comme les baleines, les dauphins peuvent produire des sons complexes, soit pour communiquer soit pour naviguer sous l’eau. Le dauphin produit des sons qui vont de 1.5Mhz à 11 MHZ. Il peut en entendre jusqu’à 150 MHZ. Les types de sons produits par le dauphin vont du cliquettement aux soupirs en passant par les sifflements, les chuintements et les trilles. Les sons sont émis par un mécanisme spécial situé dans le passage nasal, juste sous l’évent. On pense que le melon sert de lentille acoustique et qu’il focalise les sons. L’émission de sons par le dauphin lui sert aussi à naviguer. On parle alors d’écholocation. Le système d’écholocation du dauphin est très élaboré et lui permet de collecter des renseignements très précis sur tout ce qui l’entoure. Les basses fréquences localisent les objets éloignés (bancs de poissons), les hautes fréquences détectent la présence d’objets situés à courte distance.
Odorat et goût
Évoluant en milieu aquatique, les cétacés doivent plus se fier à leur ouïe qu’à tout autre sens. Leur odorat est considérablement diminué. Les cétacés à dents (odontocètes) ne possèdent ni bulbe ni nerfs olfactifs, tandis que ceux-ci sont très réduits chez les cétacés à fanons. Kuznetzov parle de « quasi-odorat » chez les dauphins. Des études anatomiques ont révélé que les cétacés possèdent des papilles gustatives à la base de la langue. Les dauphins communs, les grands dauphins et les marsouins communs ont démontré en captivité des capacités à détecter différentes substances chimiques, et même de petites différences de concentrations d’acide citrique.
Le toucher
Bien que les appendices, tels les membres, aient subi une réduction au profit de l’hydrodynamisme, ceux qui persistent semblent jouer un grand rôle en tant qu’organe tactile notamment dans les relations sociales. Chez certaines espèces, de petits poils sur le rostre et/ou le menton aideraient à collecter des informations sur leur environnement proche. Cela peut expliquer pourquoi les dauphins qui évoluent dans des milieux turbulents et obscurs portent des moustaches sur leur long rostre sensitif.
La vision
Bien que peu de lumière filtre sous les eaux superficielles, on s’attend à ce que la vision ne soit pas un sens très développé, mais il ne doit être sous-estimé. Le fait que de nombreux dauphins arborent une pigmentation avec des marques distinctives n’est pas seulement à considérer comme du camouflage vis-à-vis de proies ou de prédateurs, mais aussi comme indice pour la reconnaissance des individus d’une même espèce entre eux, tout comme la taille de la nageoire dorsale ou de la tête permet aux individus de déterminer le sexe de leurs congénères.
Le squelette
À la base le squelette du dauphin est un squelette de mammifère qui a subi des évolutions bien précises. Les membres antérieurs se sont transformés en nageoires, quant aux os des membres postérieurs, ils ont disparu. La plupart des côtes du dauphin sont flottantes et ne sont pas rattachées au sternum. Les côtes qui y sont attachées sont jointes, lors des plongées en eaux profondes, cela permet à la cage thoracique de se comprimer sans être endommagée par la pression. La boite crânienne est inclinée vers le haut et s’aligne avec la colonne vertébrale. Les vertèbres cervicales sont jointes chez presque toutes les espèces, sauf chez le Grand Dauphin qui lui peut plier le cou.
Les signes particuliers
Le rostre
Possédant un bec assez long appelé rostre, avec 80 à 100 dents, toutes semblables entre- elles. Pointues et petites, ces dents ne conviennent pas à la mastication mais elles permettent de saisir solidement les proies. Les aliments absorbés sont broyés par les robustes parois de leur estomac. Le rostre, qui est le prolongement osseux du crâne, mesure environ 20 centimètres. Il est formé par l’ensemble maxillaire mandibule. Il correspond à la bouche des mammifères terrestres et ils n’ont pas de nez. Incapable de mouvements latéraux, il « claque ». Un coup de rostre (ou bec si l’on veux) dans le ventre d’un requin est aussi un moyen très efficace de défense.
Évent
Chez les dauphins, les narines sont remplacées par un évent rond, qui mesure environ 5 centimètres de diamètre, au sommet de sa tête. Son nez, l’évent, situé au-dessus de la tête, est sans odorat. Il lui sert seulement à respirer. Il ne s’ouvre que lorsqu’il est au-dessus de l’eau. Il est fermé par une cloison nasale étanche que le dauphin peut ouvrir par une action musculaire volontaire. Il communique avec les poumons par une série de sinus et de sphincters empêchant le passage de l’eau dans la tranchée. Il renouvelle jusqu’à 90% de l’air de ses poumons à chaque respiration. Pendant son sommeil, il flotte à 50 cm sous l’eau et toutes les 1/2 minutes, un coup de palette le remonte à la surface, il respire sans se réveiller de façon automatique.
Sa température
Une épaisse couche de graisse sous-cutanée lui sert d’isolant thermique et l’aide à toujours garder la même température (entre 35 et 36° C.)On dit qu’il est homéotherme. Cette température est indépendante de celle du milieu extérieur. Ce sont donc des animaux à sang chaud. Il n’a pas de glandes sudoripares, il évacue la chaleur par les nageoires, parties moins riches en graisse donc moins isolée et plus irriguées par les vaisseaux sanguins qui transportent le sang chaud.
Ses yeux
Il peut voir en haut, en bas et même derrière lui mais il ne voit pas très bien de face. Aussi bien dans l’air libre que dans l’eau, le dauphin jouit semble-t-il, d’une vue excellente. Ses yeux placés de pars et d’autre de la tête, très mobiles, lui permettent de regarder dans tout les sens même en arrière. Comment se fait-il que qu’ en passant de l’ eau à l’air libre, lors d’ un saut, la trajectoire du dauphin visant un objet placé en hauteur soit aussi précise?? Ce phénomène demeure inexpliqué…
Le fait est que le dauphin n’est nullement gêné par la diffraction de la surface de l’eau. Pour le dauphin il n’ y a aucun problème.
L’ expérience qui suit, a été, mainte et mainte fois répétée au Marineland Antibes avec Oum un dauphin vedette d’ un show basé uniquement sur le dressage, sans recherche d’ effets spectaculaires, mais qui a le mérite de faire mieux connaître les qualités du dauphin et de tester sa vision. Trois flotteurs représentant des formes géométriques(coupé dans du contre-plaqué); un carré, un triangle et un cercle sont montré à Oum et placée devant trois figures semblables peintes noir sur blanc sur des panneaux.
Le moniteur place hostilement le cercle flotteur en face du cercle peint et lance trois objets dans l’eau à une dizaine de mètres de la plate-forme de travail. C’est objets flottent à plat sur l’eau. Sans hésitation, Oum se dirige vers le flotteur rond, s’en empare, et vient le placer devant sa représentation dessinée. Pour chaque objet, le scénario se reproduit, sans même que le moniteur lui donne de coup de main!! On peut donc conclure que la vision de Doum est bonne, tant dans l’air que dans l’eau.
Il existe aussi des dauphins aveugles… Le dauphins aveugle prospère dans les eaux boueuses de l’ Indu au Pakistan des congénères dont les yeux ne sont d’ aucun secours vivent dans les embouchures du Gange, du Yang-Tseu de l’ Amazone et de l’ Orénoque. Les eaux sont tellement troubles qu’on ne voit pas plus loin que le bout du rostre.
Le système de repérage acoustique suffit amplement à ces animaux pour leurs déplacements et la capture de leurs nourritures.
Presque invisible, l’oreille externe du dauphin se présente sous la forme d’un trou minuscule placé derrière l’oeil. Mais l’oreille interne est reliée au cerveau par un nerf auditif très gros, nous indique que l’audition est un point développé. On la dit sensible aux applaudissements des spectateurs.
Profil hydrodynamique
Le dernier tiers du corps, appelé pédoncule caudal, est un organe de propulsion qui facilite le déplacement par ses mouvements verticaux. Pour accélérer, il fait des grands sauts hors de l’eau, la résistance dans l’air étant moins importante que dans l’eau. Les nageoires pectorales et dorsales lui servent de stabilisateurs.
Peau très souple
Sa forme fuselée et hydrodynamique, sa peau lisse et très souple qui se déforme et absorbe les turbulences de l’eau font du dauphin un animal doué pour la vitesse. L’épiderme du dauphin, élastique et lisse, recouvre un derme souple composé d’un système de papilles et de canaux. À petite vitesse, il reste lisse, mais, à grande vitesse, il se déforme pour absorber les turbulences, ce qui permet à l’animal d’être très rapide.